René Girard des Amis Québécois d’Israel réagit aux mensonges propagés par le CIJA

Publié sur sa page Facebook en date du 13 juin 2012:

Ouellette, don’t forget!

par René Girard, mercredi 13 juin 2012, 14:06 ·

Le directeur associé du CIJA (Center for Israeli & Jewish Affairs), David Ouellette, accuse sur son mur Facebook Pierre K. Malouf, l’auteur du livre Les faces cachées d’Amir Khadir, de diffuser des « mensonges éhontés » (voir captures d’écrans annexées au bas de cet article).

L’accusation portée par Ouellette, qui est payé pour défendre la cause d’Israël, est grave, d’autant plus que le livre de Malouf constitue aux yeux de plusieurs observateurs l’une des meilleures défenses de la cause d’Israël à avoir été produites au Québec. Il faut donc nous pencher sur la teneur de l’accusation de Ouellette afin d’en évaluer le bien-fondé.

Donc, quels sont, ou plutôt quel est LE soi-disant « mensonge » dénoncé par Ouellette ? Car selon ce que nous pouvons constater sur ces mêmes captures d’écran tirées de la page Facebook personnelle de Ouellette, il n’y aurait qu’un « mensonge », lequel est relatif au moment où les représentants du Comité Québec-Israël, dont Ouellette, se sont montrés pour la première fois dans le cadre de l’opposition au boycott par le PAJU de la boutique Le Marcheur, rue St-Denis.

 Voyons voir… À l’aide du livre, reportons-nous aux événements ayant débuté en octobre 2010 devant Le Marcheur.

Ouellette prétend que l’auteur Malouf aurait «menti» en alléguant (page 53) que « des représentants du Comité Québec-Israël (CQI) [David Ouellette et Luciano Del Negro entre autres] viendront plus tard, en décembre, observer la situation« , tandis qu’étaient déjà présents à chaque samedi, depuis novembre, « des citoyens d’origine juive, des membres du groupe Les Amitiés Québec-Israël (qui, avec un autre groupe constitué de manière spontanée, Les Amis Québécois d’Israël, sera le principal fer de lance de la résistance contre les PAJUstes) se présentent chez Le Marcheur et s’entretiennent avec Yves Archambault et Ginette Auger. Des gens du RLQ (Réseau Liberté Québec, dont Éric Duhaime est co-fondateur) font de même à peu près à la même époque. » 

Or, dans les captures d’écran issues de sa page Facebook, Ouellette, met en relief le fait que Daniel Laprès, l’éditeur du livre de Malouf, serait arrivé en décembre seulement, alors que David Ouellette prétend (3e capture) être le premier à avoir lancé la campagne contre le boycott par un billet effectivement publié sur son blogue le 31 octobre. À noter ici que Pierre K. Malouf parle dans son livre de la présence sur les lieux du Comité Québec-Israël, et non d’un article que Ouellette aurait publié auparavant sur son blogue personnel.  

Et si nous voulions être davantage pointilleux, nous noterions aussi, comme le signale Malouf en page 52 de son livre, que « le premier qui s’avisa, dès le mois d’octobre, que quelque chose d’étrange se passait sur la rue Saint-Denis, c’est Éric Duhaime, qui y consacra un article, que les journaux québécois avec lesquels il avait l’habitude de collaborer refusèrent de publier. Son texte parut donc en anglais dans The Calgary Sun le 21 octobre 2010.« 

Quant à la présence de Daniel Laprès à partir de décembre seulement, sur laquelle Ouellette met l’emphase, je laisse au principal intéressé le soin d’en donner l’explication : « Jamais moi ni personne d’autre n’a prétendu que j’y serais allé avant décembre. De toute façon ça n’a aucun intérêt ni importance, et ça n’a aucun rapport avec la situation en cause.« 

Et en poussant encore plus loin notre investigation, nous découvrons qu’un homme d’affaires influent dans la communauté juive (que nous ne nommerons pas mais qui reste prêt à se manifester si besoin en était) se trouvait en Israël au tout début du mois d’octobre, donc en même temps que l’envoi de la fameuse mise en demeure de PAJU au propriétaire du Marcheur, Yves Archambault, datant  du 2 octobre 2010.  L’homme d’affaires avait été alerté de la situation par nul autre que le propriétaire de Beautifeel, un ami personnel. À son retour à Montréal, l’homme d’affaires a commencé à alerter la communauté juive, dont des membres individuels sont, bien avant David Ouellette, venus sur les lieux durant plusieurs samedis après-midi pour contrer le boycott des PAJUstes.

De fait, nous avons appris de diverses sources (prêtes elles aussi à se manifester si besoin en était) que des membres du personnel du Comité Québec-Israël, soit l’employeur de Ouellette, dissuadaient au début les membres de la communauté montréalaise de contre-manifester tout en leur conseillant de ne pas se mêler à tout ça et surtout d’éviter de faire des vagues. Ceci explique cela, comme nous allons le voir.

Que déduire de tout ceci ?

D’abord, quand on y réfléchit bien, est-il tellement important d’insister, comme Ouellette le fait, sur l’ordre d’apparition des opposants au boycott ? Qu’est-ce que ça apporte de plus à la pertinence du propos ? C’est l’importance de l’opposition aux boycotteurs qu’il s’agit de mettre en évidence, c’est leur participation à la défense d’un marchand injustement harcelé, et cela peu importe leur ordre d’arrivée sur les lieux.

Si l’on se fiait à la parole de Ouellette, il faudrait donc se baser sur un point de détail, lequel est rendu nébuleux par Ouellette lui-même, pour discréditer tout un livre, de même que son auteur et son éditeur, et cela malgré le fait que le même livre contient l’une des meilleures défenses de la cause d’Israël à avoir été produites au Québec, par surcroît par un non-juif . Belle et édifiante manière, pour un salarié de la cause, de contribuer à la défense d’Israël au Québec !

Mais, à bien y songer, n’y aurait-il pas autre chose que Ouellette, par son effort visant à discréditer et déconsidérer le livre de Malouf, voudrait éviter de porter à la connaissance de ceux qui seraient susceptibles de se fier à ses paroles ?

Passons maintenant à la page 127 du livre de Malouf, qui évoque le moment où, en juin 2011, le boycott des PAJUstes cessa de viser Le Marcheur pour ce concentrer contre le magasin Naot, tandis que le soi-disant capitaine au long cours abandonna l’équipage en pleine mer :

« Et contrairement à ce que prétendent les dirigeants montréalais du CIJA (Center for Israeli & Jewish Affairs) [anciennement Comité Québec-Israël dirigé par Luciano Del Negro et David Ouellette], qui ont décidé d’abandonner Naot à son sort, la lutte est loin d’être terminée. PAJU manifeste toujours chaque samedi devant la boutique, mais y rencontre à chaque occasion l’opposition de vrais amis d’Israël, qui eux considèrent qu’il ne faut pas céder le terrain aux extrémistes« .

Voilà donc le passage du livre que Ouellette cherche à éloigner de lecteurs potentiels en les avertissant à l’avance que l’auteur produit des «mensonges éhontés», ce qui est une pure calomnie car il n’y a ici aucun «mensonge éhonté» de la part de l’auteur, ce que peuvent confirmer des dizaines de témoins, y compris la propriétaire de Naot, Corinne Lissoos, qui, dans une missive récente, évoqua les Amis Québécois d’Israël comme étant les « plus loyaux supporteurs de son commerce », un fait dont, hélas, ne peut se parer David Ouellette ou son patron immédiat Luciano Del Negro.

Voilà donc qui devient pas mal plus intéressant que de chercher chicane sur une simple question de date. Au fur et à mesure que les faits relatifs à la saga de la rue St-Denis deviennent davantage connus, Ouellette ne peut éviter de voir le discrédit retomber sur lui, car il fait partie de ceux qui se sont acharnés à faire accroire à la communauté juive et pro-israélienne québécoise que la «victoire» avait eu lieu contre les PAJUstes sur la rue St-Denis, alors que c’était complètement faux. À cet effet, le témoignage de la propriétaire de la boutique Naot, Corinne Lissoos, est on ne peut plus éclairant :

«En réalité, c’est précisément à partir du moment où, en juin 2011, les boycotteurs se sont mis à cibler exclusivement ma boutique que le CIJA commença à répandre la fable prétendant qu’une « victoire » aurait eu lieu sur la rue St-Denis contre les boycotteurs anti-Israël. Crier « victoire » au moment où les boycotteurs commencent à s’acharner contre une boutique offrant une quasi-totalité de produits fabriqués en Israël me paraît une manière bien bizarre de soutenir la cause d’Israël. C’est comme si on voulait nous abandonner aux mains des boycotteurs qui nous harcèlent.» (Lettre de mai 2012 au journal « The Canadian Jewish News »).

Alors, qu’est-ce que Ouellette trouve de plus pressé à faire pour cacher cette vérité qui pourrait nuire à son image auprès de la communauté juive dont plusieurs contributeurs paient son salaire ? Attaquer de suite l’auteur et son éditeur d’un livre qui fait état de vérités qui ne lui conviennent guère : « Ne lisez pas ce que je vous dis être un «tissu de mensonges», semble-t-il insinuer, car vous pourriez y trouver une vérité qui me ferait terriblement mal paraître« .

Ainsi, à prétendre, comme n’ont cessé de le faire publiquement David Ouellette et Luciano Del Negro, que le boycott des PAJUstes sur la rue St-Denis aurait été «vaincu», une question ne peut manquer de venir à l’esprit de l’observateur attentif : qui est donc le vrai menteur dans toute cette histoire ?

Une chose est sûre : les vrais amis d’Israël continueront de faire oeuvre utile chaque samedi afin de ne pas laisser le champ libre aux brutes du PAJU. Contrairement au tamdem Ouellette-Del Negro, les vrais amis d’Israël n’abandonneront pas le magasin israélien de la rue St-Denis aux mains de ceux qui veulent la destruction d’Israël.

René Girard

3 réflexions sur « René Girard des Amis Québécois d’Israel réagit aux mensonges propagés par le CIJA »

  1. « …c’est Éric Duhaime, qui y consacra un article, que les journaux québécois avec lesquels il avait l’habitude de collaborer refusèrent de publier. Son texte parut donc en anglais dans The Calgary Sun le 21 octobre 2010. »

    Pourquoi ce refus ?

  2. Réponse à Tennisplayer :

    À propos du refus de publier faudrait poser la question à Éric Duhaime lui-même. Il faut dire aussi qu’Éric Duhaime était peut-être moins connu médiatiquement à ce moment-là. Je présume qu’il en serait autrement aujourd’hui.

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