Les inondations de la rivière Richelieu au Québec durent depuis plus d’un mois déjà et malheureusement, il paraît que cette fin de semaine-ci le niveau des eaux va encore monter. Ce désastre naturel est en train de tourner en véritable crise, en catastrophe, d’autant plus que les divers intervenants, que ce soient le Ministère de la Sécurité publique du Québec ou le Gouvernement du Canada et son ministre responsable et de l’Armée canadienne, ont pris toute sorte de décisions questionnables et curieuses dans les circonstances. On se souvient que l’armée a diminué ses effectifs considérablement dans la région du Richelieu quelques heures à peine après que le niveau de l’eau a commencé à baisser. Elle ne s’est même pas donné la peine de laisser les troupes en entier le temps que la situation ne se rétablisse. Qu’est-ce donc qui pressait tant de rapatrier les soldats? Ils avaient interrompu une partie de cartes qu’ils devaient terminer? Ils devaient continuer leur entraînement car ils ne sont pas en forme? Ils devaient être redéployés à l’étranger bientôt? Il semble que ce soit le Ministre de la Défense nationale, Peter Mackay, qui ait pris la décision de diminuer le contingent. Or, l’eau a recommencé à monter aussitôt qu’une partie des soldats a été rapatriée, ce qui a causé des dommages supplémentaires aux maisons et retardera de façon significative le nettoyage après-sinistre.
Mais là n’est pas le meilleur… Imaginez-vous donc que lors de l’évacuation du secteur inondé des rives du Richelieu, alors que les inondations en étaient à leur maximum au début du mois, certains résidents ont été relocalisés dans un hôtel à proximité, au Holiday Inn Express de St-Jean-sur-Richelieu. Jusque-là pas de problème. Mais l’hôtel avaient réservé des chambres à des élèves participant à un concours nommé « Génie en herbes » (aucun lien avez l’émission de télévision apparemment) qui était prévu se dérouler du 20 au 22 mai à l’école Marcellin-Champagnat de St-Jean-sur-Richelieu. Trente-deux familles ont donc été déplacées vers l’hôtel Best Western de Brossard…
Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais je trouve ça complètement incroyable que lors d’une situation d’urgence, on donne priorité à des élèves du secondaire qui s’amusent dans un concours au détriment de sinistrés vivant une épreuve avec des enfants à charge, une perte de revenus importante, une perte immobilière dans certains cas, une impossibilité de rentrer au travail pour d’autres, avec tous les problèmes que cela comporte. Vous ne trouvez pas cela complètement pathologique, incroyable, débile, psychotronique? Où sont les priorités au Québec? Qui décide de ce qui est important et de ce qui l’est moins? Il me semble que durant une situation d’urgence, les mesures prises pour gérer la situation doivent avoir préséance sur le reste. Les concours, le sport, les émissions de télé, le bingo, la jasette de taverne et autres, doivent laisser leur place au plus pressant, à savoir le travail des équipes d’urgence et les soins aux populations déplacées. Qu’on ait déplacé des familles sinistrées pour accommoder des étudiants du secondaire, pour moi, cela dépasse l’entendement. Quand j’ai entendu cela à la radio, j’ai tellement ris que j’en ai presque pissé dans mes culottes. Je me suis dit, ça, c’est le Québec. Pas capable de gérer une crise comme du monde mais s’occuper des participants de Génie en herbes, ça on peut le faire. Franchement, ce peuple commence à montrer des signes d’insignifiance éloquents. Comment penser que ce peuple qui n’est même pas capable de construire un hôpital, de restaurer quelques ponts et de gérer un inondation, pourrait faire son indépendance sans que cela soit un désastre? Plus rien n’avance au Québec. Tout est devenu laborieux, difficile, compliqué, ardu. Où est passé la témérité des réformes des années soixante et des grands projets des années soixante-dix? Il est temps de faire un examen de conscience. Je joins quelques articles concernant l’imbroglio du concours Génie en herbe, ainsi que l’entrevue qu’a accordé Yvan Leroux, Directeur Général de la Sécurité civile pour la Montérégie à Benoît Dutrizac du 98,5 FM, le 18 mai dernier. Lorsque Dutrizac a entendu ça, il a failli en avaler son dentier. Écoutez ça, cela vaut la peine.
Yvan Leroux, DG Sécurité civile Montérégie
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