En entrevue à Benoît Dutrizac, Sylvie Lavallée réagit à la parution d’une étude universitaire sur les effets de la pornographie. Cette étude, qui semble tout à fait bidon, cliché et insignifiante, prétend que la pornographie contribue à réduire la violence sexuelle. Franchement, cela n’a rien à voir. La violence sexuelle correspond à des dynamiques sociales mais surtout personnelles de certains hommes. Les hommes qui visionnent de la porno ne sont pas automatiquement des violeurs mais peuvent l’être aussi, et les violeurs ne visionnent pas automatiquement de la porno mais peuvent le faire aussi. Cette étude mérite d’être mise à la poubelle. C’est le même genre de raisonnement tordu qui fait dire à certains que la présence d’armes à feu fait augmenter le nombre de meurtres. Aucun fusil par lui-même n’a jamais tué personne. Ce sont les humains qui tuent. L’érotisme est un élément de la culture humaine qui fait parti de la civilisation elle-même. Les Grecs et les Romains avaient une culture érotique étendue. À Pompei par exemple, on a retrouvé certaines maisons dans lesquelles les murs de la cuisine présentaient des dessins érotiques. Vous imaginez la femme de Pompei, en train de couper le poulet, entourée d’images érotiques? Imaginez la Québécoise maintenant!
L’autre chose qui m’agace ici, à part l’étude mentionnée, c’est le discours lui-même de Sylvie Lavallée. Non pas qu’il est pire que celui d’autres sexologues ou psychologues. Il est simplement représentatif de la norme ici au Québec et ailleurs aussi. D’abord, elle fait référence dans ses explications, au « couple », comme si l’être humain était seulement une moitié. L’individu est complet et entier. Quand il vient au monde, c’est seul, et dans quelques cas avec d’autres si la portée est multiple. La société moderne a inventé la notion de « couple » pour satisfaire je ne sais quelle perversion intellectuelle ou morale, mais un fait demeure que c’est du vent. Aussi, et c’est relié à ce que je viens de dire, Sylvie Lavallée parle de la pornographie de façon négative en utilisant un vocabulaire qui est subtil. Elle parle de « répercussions » et de « conséquences » de la pornographie. Comme elle le dit elle-même, la pornographie est conçue dans le but de satisfaire un besoin masturbatoire chez les hommes. Elle évoque certaines hypothèses pour expliquer l’habitude de la pornographie chez certains hommes en mentionnant la « relation à la mère », le « renfermement » et des choses du style « refus de l’intimité » que l’on a entendu maintes et maintes fois.
Or, les femmes aussi se masturbent. En général, au lieu d’utiliser de la pornographie, davantage conçue pour un public d’hommes, elle utilisent des gadgets sexuels tels vibrateurs, godemichés, dildos, etc…et ont des fantasmes. Je me souviendrai toujours de Louise-Andrée Saunier, cette sexologue qui a eu une émission de télévision à TQS pendant des années. Il lui arrivait parfois de parler de pornographie, toujours de façon négative évidemment. Mais ce qui était vraiment curieux mais très révélateur, c’était de constater souvent son changement de ton et d’expression faciale dans la chronique suivante, où elle faisait exprès de parler de la masturbation féminine. Lorsqu’elle sortait les gadgets sexuels, son visage s’illuminait comme si la Sainte Vierge descendait du ciel. Cette différence dans le traitement et la considération des pratiques masturbatoires respectives des hommes et des femmes est vraiment éloquente dans le contexte du matriarcat québécois dont j’ai parlé récemment. Comment cela se fait-il, lorsqu’une femme se masturbe, que l’on n’évoque pas la « relation à son père », un quelconque « refus d’intimité » ou un « renfermement sur soi », sinon parce que le Québec est un matriarcat et que ce sont les femmes qui décident qu’est-ce qui est sain sur le plan sexuel et ce qui ne l’est pas? Poser la question, c’est y répondre. Je suis vraiment écoeuré de ces pseudo spécialistes. S’ils et surtout elles n’ont rien à dire d’intelligent, qu’ils se taisent donc.
Tout d’abord, je suis bien d’accord avec vous pour dire que cette étude est tout sauf véridique. Nombreuses sont les recherches qui prouvent que la violence sexuelle est le produit d’une domination patriarcale et d’une inégalité entre les hommes et les femmes. Le viole n’est pas un désir sexuel (c’est l’action qui fait croire que c’est un désir sexuel) mais plutôt une forme de domination. L’homme qui viole le fait par choix. La violence sexuelle est un problème social et non individuel (1 femme sur 3 est victime d’agression à caractère sexuelle).
Bon, où je ne suis absolument pas en accord avec vous est sur votre critique sur Sylvie Lavallée. La pornographie, tout comme la prostitution et les clubs de danseuses érotiques sont le produit d’une société patriarcale. C’est une forme de violence dirigée envers la femme, car la femme est perçue comme étant un objet sexuel pour assoupir les pulsations sexuelles de l’homme. Nombreuses sont les femmes qui s’y retrouvent par non-choix surtout avec l’internet, comment savoir qui est consentante et qui ne l’est pas. La porno est gérer par les hommes et utilise la femme pour avoir recourt à ses fins.
On associe beaucoup la porno à la masturbation de l’homme, voyant cela presque normal pour un homme de consommer de la porno. C’est perçu comme étant normal parce que la sexualité de l’homme est très valorisé, bien plus que celle de femme. Pour plusieurs couples le sexe passe par l’homme. Ce que je veux dire par cela est que l’homme doit éjaculer et atteindre l’orgasme. Pour plusieurs hommes l’importance du plaisir de la femme ne se reflète pas souvent dans la relation sexuelle. Pendant des centenaires les femmes n’ont pas eu droit au plaisir sexuelle, elle n’était là que pour la reproduction et pour s’occuper des enfants. Encore aujourd’hui, les femmes sont programmé à « focuser« sur le plaisir de l’homme et à oublier leur propre plaisir. Les objets sexuels permettent à la femme de se libérer de cette oppression et d’enfin se permettre un plaisir, un plaisir pour elle seule ! On ne peut pas comparer les objets sexuels de la femme avec la pornographie. Les objets sexuelles ne font pas l’objet d’une inégalité entre sexe, mais la pornographie, oui ! Comparez plutôt les objets sexuels pour la femme avec les objets sexuels des hommes. Si pour vous la porno est un objet sexuelle ceci valide le faite qu’elle fait de la femme qu’un simple objet sexuel ! cela semble personnellement vous déranger le fait que cette animatrice rayonnait lorsqu’elle parlait d’objet sexuel pour la femme, peut-être n’aimer vous pas entendre que les femmes n’ont pas besoin d’un homme pour atteindre l’orgasme !
Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je suis content que vous ayez pris le temps d’écrire votre point de vue de façon structurée et articulée. Merci pour d’avoir exprimé votre opinion.