Ce documentaire présente une découverte archéologique étonnante faite dans le sud-est de la Turquie en 1995 par un berger. C’est un site gigantesque, constitué par une série de monticules. Sous ces monticules se trouvent des genres de temples ou enceintes dont les piliers en forme de « T » sont placés sur le pourtour. Des figures animales y sont gravés. Ces monolithes pèsent plusieurs tonnes chacun, surtout pour les constructions plus anciennes. En effet, cette civilisation avait semble-t-il l’habitude de recouvrir de sable ses édifices, et de reconstruire de nouvelles par-dessus. La dimension des blocs de pierre diminue à mesure que l’on se rapproche des sommets actuels des monticules. L’explication fournie dans le documentaire sur la nature et/ou la fonction de ces enceintes est décevante, comme c’est souvent les cas des explications données par les représentants de l’archéologie moderne. On essaie de faire le lien usuel entre la sédentarisation et l’agriculture, d’une part, et la naissance de la religion, de l’autre. Ce n’est pas vraiment convaincant car cela n’explique pas la prouesse technique de tailler des blocs de pierre d’un seul trait de plusieurs tonnes, de les transporter sur ces monticules et de les y assembler, et de recommencer le même manège de centaines de fois.
Dans un autre ordre d’idées, je trouve fascinant que ce lieu archéologique inédit pourrait se retrouver en territoire kurde, donc à l’intérieur du nouvel état du Kurdistan en voie de formation. Les Kurdes habitent un territoire couvrant un bonne partie de l’Iran, de l’Irak, de la Syrie et de la Turquie. Cette découverte ressemble à un signe divin presque, accréditant ainsi la légitimité du projet de l’état du Kurdistan, puisque Gobekli Tepe se trouve en plein coeur de la région alléguée où se serait déroulés certains événements relatés dans la bible, comme le déluge et le jardin d’Eden. Les Kurdes ne sont ni arabes ni perses ni turques. Ils ont leur propre langue et leur propre culture. Le document vidéo présenté ici contient des images provenant d’un autre documentaire justement sur le Kurdistan irakien. Un développement économique et immobilier significatif a eu lieu dans les dernières années, positif, allant dans le sens de la modernité et de la liberté. Sait-on jamais, peut-être le Kurdistan pourrait-il devenir le deuxième pays du Moyen-Orient, après Israël, à fonctionner réellement? Un bel avenir se dessine pour ce peuple, qui demeure d’ailleurs le groupe ethnique le plus nombreux qui n’ait pas encore d’état à lui.