Dans un article précédent, j’ai documenté les principaux «moments forts» du régime de Philippe Couillard. Dans cet article-ci, je vais m’efforcer d’établir un plan de match gagnant pour les patriotes afin de leur permettre enfin de chasser les Libéraux du pouvoir, eux qui ont une main-mise sur le Québec depuis 2003. Le chef de la CAQ, François Legault, est conscient du problème qui se pose, puisqu’il appelle lui-même les patriotes à voter de façon stratégique le 1er octobre prochain pour battre les Libéraux. Tout d’abord, ce qui apparaît d’emblée, c’est qu’aucun de trois principaux partis n’est assuré de former un gouvernement majoritaire. La division du vote nationaliste, celle du vote de gauche et celle du vote qui se réclame du développement économique fait en sorte qu’il sera difficile pour la CAQ, le Parti Libéral ou le Parti Québecois d’avoir assez de comtés pour former une majorité. Ainsi donc, pour assurer une majorité aux patriotes, une stratégie est nécessaire. Et cette stratégie est évidente. Il s’agit tout simplement que la CAQ et le Parti Québecois forment une alliance. En cas de victoire minoritaire pour le Parti Libéral, la Coalition Avenir Québec et le Parti Québecois n’auraient qu’à s’allier, en invitant aussi Québec Solidaire si c’est nécessaire, et demander au Lientenant-gouverneur de pouvoir former un gouvernement. En cas de victoire minoritaire de la CAQ ou du Parti Québécois, le parti gagnant n’aurait qu’à inviter l’autre à faire parti du gouvernement, et soumettre le tout au Lieutenant-gouverneur pour approbation, si nécessaire. Il est possible que le processus puisse prendre plusieurs semaines avant d’être complété. Une période de fluctuations et d’incertitude pourrait subvenir mais qui serait seulement temporaire.
Je tiens ici à rassurer certains lecteurs qui pourraient se demander si tout cela est bien valide sur le plan juridique. Dans des régimes parlementaires, où le gouvernement doit obtenir la confiance des élus, en cas de gouvernement minoritaire, c’est une procédure qui est relativement courante, surtout en Europe, alors que l’on ne la voit que très rarement au Canada. Une exception cependant est à rappeler ici. En 2008, le NDP, le Bloc Québécois et le Parti Libéral avait formé une alliance pour chasser les Conservateurs du pouvoir. Le projet n’avait pas fonctionné pour différentes raisons mais l’on peut voir clairement ici que pour peu que l’on ait de la volonté en politique, tout est possible. Très récemment en Italie, une alliance s’est formée entre le Mouvement 5 Étoiles et la Ligue, ce qui leur a permis de prendre le pouvoir et de l’exercer jusqu’à maintenant.
C’est donc en toute sérénité que les partis d’opposition actuels à l’Assemblée Nationale du Québec devraient regarder la possibilité de recourir à une alliance en cas de gouvernement minoritaire pour prendre le pouvoir et ainsi mettre fin au marasme actuel que nous vivons sous les Libéraux. Je demande à ces partis politiques, la Coalition Avenir Québec, le Parti Québécois et Québec Solidaire, de mettre leurs égos et leurs ambitions personnelles de côté et de travailler en équipe. La CAQ, le PQ et QS doivent mettre les intérêts du Québec au-dessus de la partisanerie sinon, on risque de se retrouver encore avec un gouvernement Libéral. J’avais déjà, lors des élections de 2012 et de 2014, suggéré au PQ et à la CAQ de former une alliance. Évidemment, ils ne m’ont pas écouté, avec les résultats que l’on connaît. Le temps est venu pour nos responsables politiques de faire preuve de grandeur et de sens de l’état.