C’est assez rare que je mets le matériel de TVA Nouvelles en référence mais là, ça vaut vraiment la peine. Éric Thibault vient de pondre deux bons articles sur le crime organisé au Québec et à Montréal. Ils présentent de façon éloquente le problème grandissant de ce que l’on appelle la «paix» entre les organisations criminelles au Québec. Par le passé, les citoyens pouvaient compter sur la rivalité entre les différents groupes criminels pour vivre en sécurité. Comme les gangs se neutralisaient plus ou moins, il y a avait peu d’impact sur le quotidien des gens. Maintenant, ce n’est plus le cas. Étant donné que les groupes criminels collaborent ensemble désormais, il est maintenant devenu pratiquemment impossible de trouver des lieux, à Montréal particulièrement, où des groupes criminels n’opèrent pas. Ce qui veut dire dans les faits que peu importe où l’on se trouve sur le territoire, peu importe dans quelle institution, compagnie, immeuble ou commerce dans lequel on évolue, on est sûr d’avoir affaire d’une manière ou d’une autre avec des opérateurs, des complices, des hommes de main, des employés de ces organisations criminelles. La présence de ces groupes amènent les problème courants que tout le monde connaît: vol, racket, vente de drogue, fraude, intimidation, harcèlement, menaces, etc. Montréal, qui était une ville très agréable dans les années ’90 est maintenant devenue assez désagréable pour ne pas dire dangereuse souvent. Et ce n’est pas un problème qui va pouvoir se régler rapidement. La route sera longue, si on s’en sort.