Marine Le Pen, Philippe Murer, Eric Richermoz et Gaëtan Dussausaye, du Front National et du Collectif Nouvelle Écologie, joignent leurs voix pour dénoncer le traité de libre-échange transatlantique (en anglais TAFTA) en cours de négociation entre l’Union Européenne et les États-Unis. Ce traité de libre-échange, comme tous les autres avant lui, viendra mettre en péril la souveraineté des états signataires de façon importante, tout en prétendant créer une zone de croissance économique phénoménale avec des emplois en abondance. Un traité similaire est en négociation en Asie, le TPP (Trans-Pacific Partnership). Ceux vivant en Amérique du Nord ont l’expérience de ce genre de traité. Nous avons assisté à la signature du traité de libre-échange Canada-États-Unis dans les années 1980, puis ensuite à l’entrée du Mexique dans l’entente, sous le nom de l’ALENA quelques années plus tard. À chaque fois, on nous sert le même discours. « Ce traité va nous amener des emplois, de la croissance, etc, etc ». Si quelques emplois ont pu être créés effectivement, le citoyen moyen d’Amérique du Nord a surtout été témoin de la fuite des capitaux et des usines vers les marchés dits « émergents », de la Chine, de l’Inde, du Bangladesh, etc. Ainsi, les ententes de type « libre-échange » apparaissent souvent comme des manœuvres par lesquelles on échange des emplois en les exportant à l’étranger pour récupérer des chômeurs de l’étranger par le biais de l’immigration, que l’on fera vivre ici avec le salaire de ceux qui ont encore un emploi. Dans d’autres cas, les emplois créés ici dans nos pays par le libre-échange se voient offerts à des travailleurs étrangers en priorité, ce qui est encore plus choquant et contredit les promesses de ceux qui nous avaient vendu ces ententes. Voilà la réalité concrète du « libre-échange ».
C’est pourquoi je ne suis pas très chaud à l’idée que le TAFTA soit imposé aux Européens. Je me dis que c’est encore un autre traité qui viendra amoindrir la possibilité pour les Européens de protéger leurs emplois et de faire leurs propres choix en matière de santé, d’alimentation, de pratique sanitaires, etc. Les intervenants prenant la parole autour de Marine Le Pen affirment ici leurs inquiétudes, notamment dans les domaines de l’agriculture, du lait, de l’exploitation des gaz de schiste, de l’usage de produits chimiques comme le bisphénol A, etc. Selon les termes de l’entente, les conflits commerciaux qui vont éclater seront soumis à des tribunaux d’arbitrage, privés, donc constitués de gens qui ne répondent à personnes sauf à leurs bailleurs de fonds. Marine Le Pen craint la chypriotisation de l’Europe et de la France si cette entente devait être signée.
De façon plus générale, je crois que l’on peut dire que nous ne sommes plus en démocratie. Nos leaders politiques négocient des contrats commerciaux souvent en secret, loin des regards indiscrets des médias, des citoyens et des électeurs. Un des panélistes fait remarquer que ceux ayant la possibilité de regarder les documents de négociation du TAFTA n’étaient pas autorisés à prendre de notes ni de photos. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Des exemples célèbres viennent en tête pour décrire ce genre de comportement. L’exemple le plus flagrant demeure la rencontre secrète entre plusieurs grands magnats de l’industrie, de la finance et des banques américaines (représentant en fait plusieurs grandes familles américaines) sur l’Île de Jekyll dans les jours suivant le 22 novembre 1910, afin de jeter les bases de ce qui allait devenir le Réserve Fédérale américaine, une banque privée. Comme on le sait, c’est cette banque qui contrôle la monnaie aux États-Unis, c’est elle qui imprime la devise. Normalement, ce rôle devrait revenir à la banque d’état de ce pays et non pas à une institution privée contrôlée par les gens les plus riches du pays. La création de la banque a été officialisée le 23 décembre 1913 par une loi du Congrès américain. La loi fut facile à passer puisque beaucoup de représentants avaient déjà quitté pour le congé des fêtes de Noël. Dans le même ordre d’idées, on se souviendra que la privatisation de la banque d’état française s’est faite le 3 janvier 1973. On peut penser que tous les députés n’étaient pas nécessairement présents à l’Assemblée Nationale au lendemain de la fête du Jour de l’An.
En 2005, lors d’un référendum, les Français rejetait l’idée d’une Constitution européenne. Les leaders européens, qui sont foncièrement européistes et mondialistes, sont tout simplement revenus à la charge en présentant les éléments de ce projet de constitution sous une nouvelle forme, réagencés, servis avec une nouvelle sauce appelée le Traité de Lisbonne. Sans consulter ses citoyens cette fois-ci, le gouvernement français a imposé l’adoption du Traité en recourant à des manœuvres parlementaires dont une modification de la Constitution française! Pour donner un exemple au Canada, une des manifestations les plus flagrantes de la violation des principes démocratiques s’est produite lors de ce que l’on appelle la Nuit des Longs Couteaux du 4 novembre 1981 (le nom fait référence à la célèbre purge faite par Hitler pour se débarrasser des SA ou Chemises Brunes en 1934). Cette nuit-là, des négociations avaient lieu à Ottawa entre les premiers ministres des provinces canadiennes et le Premier Ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, sur le rapatriement de la Constitution Canadienne qui se trouvait toujours à Londres. Or, à la fin de la soirée le Premier Ministre du Québec, René Lévesque, est parti dormir de l’autre côté de la rivière qui sépare le Québec de l’Ontario. Pendant son absence, les autres premiers ministres en ont profité pour négocier leur propre entente sur le rapatriement de la constitution. Lévesque fut mis devant un fait accompli lorsqu’il rentra à l’hôtel où avaient lieu les négociations le lendemain matin. Pour donner un exemple du côté américain maintenant, le Président Obama a pris l’habitude de faire passer les réformes et les projets de loi qu’il désire en signant tout simplement des Décrets présidentiels, au lieu de les soumettre au Congrès et au Sénat pour qu’ils soient étudiés et votés en bonne et due forme. Dans l’état actuel des choses, on peut dire que les États-Unis sont une dictature, puisque tout est décidé dans le bureau du Président Obama à toutes fins pratiques.
Aussi, je dois mentionner une tendance assez inquiétante que nous avons pu remarquer au Canada dernièrement. Les gouvernements ont maintenant l’habitude de colliger plusieurs projets de loi dans un seul document, qu’ils déposeront le dernier jour des travaux parlementaires, en fin de soirée souvent, en imposant le bâillon parfois. Ce comportement est totalement antidémocratique puisqu’il ne laisse pas le temps aux parlementaires de faire leur travail, à savoir lire le document, l’étudier, prendre des notes, préparer des questions, demander des évaluations externes, etc. Les députés sont mis devant des projets de loi gigantesques qui sont de véritables fourre-tout dans lesquels on retrouve des dispositions sur la sécurité, des normes commerciales à adopter, la fixation de nouveaux tarifs, des changements à l’agriculture, etc. Ce genre de manœuvres a l’air faite exprès pour empêcher tout travail parlementaire, puisque ces projets de loi omnibus comportent nécessairement des aspects que l’opposition officielle voudrait adopter et d’autres qu’elle voudrait rejeter. Comme le vote porte sur l’ensemble du document, des dispositions nuisibles aux citoyens sont alors forcément adoptées. Également, les gouvernements ont tendance à insérer dans ces projets de loi des articles et sous-sections qui n’ont rien à voir avec le reste du texte, qu’ils peuvent utiliser ensuite à leur guise.
J’ai donné tous ces exemples pour démontrer que nos leaders n’ont plus de respect pour la vie et les principes démocratiques. Ils se comportent fréquemment en dictateurs et en autocrates et se permettent ensuite de se rendre aux Nations Unies ou dans d’autres instances et de faire des discours de morale à la Russie ou à d’autres pays qu’ils jugent « tyranniques ». Pour revenir au sujet de départ, le TAFTA, je dirais que la question des traités internationaux est particulièrement sensible. Les traités internationaux, sans que cela paraisse, change la nature des pays signataires, sans qu’ils s’en aperçoivent. Ces négociations de traités, dans les mains de gens ayant un agenda mondialiste, islamiste dans certains cas, souvent soumis à la haute finance et aux banques, ne peux qu’être catastrophique pour l’identité des peuples et des nations. Ce qui se trame derrière ces grands textes d’entente commerciale, c’est ni plus ni moins que la mort des peuples et des nations, leur dissolution dans une nouvelle forme de communisme que même Staline n’aurait pas rêvé. Lorsque les peuples, les nations, les pays ne peuvent plus protéger leurs frontières, ils meurent tout simplement.