Luc Ferrandez, baron du Plateau-Mont-Royal: Lorsque la haine de la voiture rime avec décroissance économique

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Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais depuis que Luc Ferrandez est arrivé à la mairie d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, on dirait que rien ne va plus dans le quartier. Je suis arrivé à Montréal en 1993. Spontanément et sans le savoir, j’ai loué un appartement sur le Plateau, à l’époque où il y avait presque autant de logements disponibles que d’habitants et où les prix étaient encore abordables. En fait, le quartier était assez pauvre. Ça, c’était avant qu’il ne s’embourgeoise. Aujourd’hui, les logements locatifs sont devenus rares et très dispendieux et pas seulement sur le Plateau. Aussitôt que j’ai emménagé, j’ai noté que le Plateau était animé d’une vie palpitante, excitante. Les citoyens de tous les quartiers et d’ailleurs aimaient venir s’y retrouver. La circulation automobile, cycliste et en patins était abondante et les jours d’été, des milliers de passants venaient agrémenter les trottoirs et terrasses. Lorsque le quartier s’est embourgeoisé vers la fin des années 1990, je n’ai pas noté de baisse d’achalandage de la circulation, ni de l’activité commerciale ou autre. C’est seulement la clientèle qui a changé. La classe moyenne s’est installée et l’on a vu la classe des travailleurs, dont j’étais, et les pauvres, être chassés vers la périphérie. Le condominium a alors envahi le marché de l’immobilier, ne laissant plus que des banlieusards-toujours-en-ville pour peupler le quartier. En passant, pour voir les effets de l’embourgeoisement d’une population, voir cet article précédent.

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