Alors que la Loi 59 sera probablement malheureusement adoptée bientôt à l’Assemblée Nationale du Québec (à moins d’une intervention divine), je tiens à apporter des commentaires supplémentaires à ceux que j’ai déjà présentés dans deux articles précédents que vous retrouverez en bas de page. Daniel Laprès, éditeur des Éditions Accent Grave, a présenté un bon état de la situation dans un article publié dernièrement sur Facebook, que vous retrouvez en bas de page aussi. Je vais donc m’attarder dans ce texte sur certains points ou aspects du problème qui n’ont pas encore été couverts ou trop peu par l’ensemble des interventions faites sur ce projet de loi.
Tout d’abord, je dois dire que le silence du Chef de l’Opposition Officielle dans ce dossier m’inquiète profondément. Sans rien enlever au travail d’Agnès Maltais qui représente le Parti Québécois à la commission parlementaire étudiant le Projet de Loi 59, il ne fait nul doute que la présence de Pierre Karl Péladeau, chef du Parti Québécois, donnerait du poids aux critiques et aux réserves qui ont été présentées jusqu’à maintenant par les opposants au projet de loi. Son silence tombe mal, au moment même où les Québécois luttent pour leur survie en tant que peuple francophone, occidental et catholique. J’ignore les raisons qui motivent ce mutisme mais celui-ci m’apparaît difficile à justifier. Et François Legault, chef de la Coalition Avenir Québec, aurait lui aussi intérêt à prendre la parole et à lutter pour défendre nos droits, lui qui a été très peu bavard sur le sujet. De la même façon, celle qui représente la CAQ aux travaux de la commission sur le Projet de Loi 59, Nathalie Roy, fait elle aussi du bon travail, mais la voix du chef de parti donnerait plus de poids à ses efforts.
Également, et le sujet a été abordé brièvement par Daniel Laprès dans l’article en référence, on doit souligner le degré de banqueroute intellectuelle de nos élites qui auraient davantage intérêt à connaître l’histoire, les grands classiques et la philosophie grecque plutôt que de s’amuser à publier des bouts de phrases sur Twitter ou des photos sur Instagram ou je ne sais quoi. L’utilisation de l’internet (votre humble serviteur l’utilise lui aussi abondamment) vient couronner des décennies de mauvaises habitudes pendant lesquelles les Occidentaux ont regardé la télévision en mangeant des croustilles et sont devenus pantouflards et paresseux, au lieu de se cultiver, de faire du sport et de faire leur service militaire. De leur côté, les grandes civilisations ont pu naître, se développer et se maintenir en raison de leur maîtrise des lois scientifiques et de l’érudition générale de leurs élites mais aussi en raison du degré de préparation de la population à faire face à des épreuves, comme des invasions étrangères par exemple. À cet effet, la fin du service militaire obligatoire a certainement fait davantage pour diminuer la puissance occidentale que beaucoup d’autres choses. L’ensemble de ces facteurs et la banqueroute intellectuelle de nos élites ont permis à Philippe Couillard de présenter sa Loi 59 dans l’indifférence à peu près générale des grands médias, des grandes corporations et institutions de notre société, alors que les implications de cette loi sont d’une extrême gravité. Seule une poignée de citoyens courageux, certes, mais sans ressources ni appuis d’aucune sorte ont pris la peine de faire entendre leur désaccord sur ce projet de loi. On se demande où sont passés les présidents des grandes corporations et des institutions publiques à un moment si critique de notre histoire.