Décidément, cet Éric Zemmour est un débatteur et un orateur hors pair. Dans cette entrevue exceptionnelle, présentée sans montage, Zemmour nous parle tour à tour du féminisme, de la féminisation des hommes, du désarroi des femmes, de la négation des genres sexuels volontairement entretenue, du « fémininement correct », etc. Selon Zemmour, le couple aujourd’hui est déifié, alors qu’à d’autres époques il n’était absolument pas important. « Aujourd’hui, les hommes ne sont plus les hommes de leur petite amie mais les copines de leurs petites amies », dit-il. L’individu autonome est en perte de vitesse. La manie du monde moderne vaincu à la féminisation est de percevoir les sexes comme étant égaux, indifférenciés et interchangeables. Ceux qui tentent de combattre ou de résister à cette tendance sont accusés d’être « machos », accusation qui rappelle celle d’être « fasciste » lancée par les militants communistes envers leurs opposants dans les années ’30. Certains groupes minoritaires comme les féministes et les gais travaillent pour maintenir l’indifférenciation entre les sexes. Comme nous vivons dans une époque de consommation, tout le monde a été transformé en femmes. Il souligne avec justesse que les figures de proue du féminisme, telles Simone de Beauvoir et autres, faisaient parti des classes aisées et n’ont jamais connu la domination. Ces femmes de la haute-bourgeoisie ont volé le statut de prolétaire aux vraies prolétaires. Ce sont plutôt les paysans, hommes et femmes, qui l’ont connue. (Notez que l’on pourrait dire la même chose de Karl Marx en rapport avec le capitalisme — note du webmestre.) Continuer la lecture
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Sylvie Lavallée, sexologue, sur la pornographie…un air de déjà vu
En entrevue à Benoît Dutrizac, Sylvie Lavallée réagit à la parution d’une étude universitaire sur les effets de la pornographie. Cette étude, qui semble tout à fait bidon, cliché et insignifiante, prétend que la pornographie contribue à réduire la violence sexuelle. Franchement, cela n’a rien à voir. La violence sexuelle correspond à des dynamiques sociales mais surtout personnelles de certains hommes. Les hommes qui visionnent de la porno ne sont pas automatiquement des violeurs mais peuvent l’être aussi, et les violeurs ne visionnent pas automatiquement de la porno mais peuvent le faire aussi. Cette étude mérite d’être mise à la poubelle. C’est le même genre de raisonnement tordu qui fait dire à certains que la présence d’armes à feu fait augmenter le nombre de meurtres. Aucun fusil par lui-même n’a jamais tué personne. Ce sont les humains qui tuent. L’érotisme est un élément de la culture humaine qui fait parti de la civilisation elle-même. Les Grecs et les Romains avaient une culture érotique étendue. À Pompei par exemple, on a retrouvé certaines maisons dans lesquelles les murs de la cuisine présentaient des dessins érotiques. Vous imaginez la femme de Pompei, en train de couper le poulet, entourée d’images érotiques? Imaginez la Québécoise maintenant!
L’autre chose qui m’agace ici, à part l’étude mentionnée, c’est le discours lui-même de Sylvie Lavallée. Non pas qu’il est pire que celui d’autres sexologues ou psychologues. Il est simplement représentatif de la norme ici au Québec et ailleurs aussi. D’abord, elle fait référence dans ses explications, au « couple », comme si l’être humain était seulement une moitié. L’individu est complet et entier. Quand il vient au monde, c’est seul, et dans quelques cas avec d’autres si la portée est multiple. La société moderne a inventé la notion de « couple » pour satisfaire je ne sais quelle perversion intellectuelle ou morale, mais un fait demeure que c’est du vent. Aussi, et c’est relié à ce que je viens de dire, Sylvie Lavallée parle de la pornographie de façon négative en utilisant un vocabulaire qui est subtil. Elle parle de « répercussions » et de « conséquences » de la pornographie. Comme elle le dit elle-même, la pornographie est conçue dans le but de satisfaire un besoin masturbatoire chez les hommes. Elle évoque certaines hypothèses pour expliquer l’habitude de la pornographie chez certains hommes en mentionnant la « relation à la mère », le « renfermement » et des choses du style « refus de l’intimité » que l’on a entendu maintes et maintes fois.
Or, les femmes aussi se masturbent. En général, au lieu d’utiliser de la pornographie, davantage conçue pour un public d’hommes, elle utilisent des gadgets sexuels tels vibrateurs, godemichés, dildos, etc…et ont des fantasmes. Je me souviendrai toujours de Louise-Andrée Saunier, cette sexologue qui a eu une émission de télévision à TQS pendant des années. Il lui arrivait parfois de parler de pornographie, toujours de façon négative évidemment. Mais ce qui était vraiment curieux mais très révélateur, c’était de constater souvent son changement de ton et d’expression faciale dans la chronique suivante, où elle faisait exprès de parler de la masturbation féminine. Lorsqu’elle sortait les gadgets sexuels, son visage s’illuminait comme si la Sainte Vierge descendait du ciel. Cette différence dans le traitement et la considération des pratiques masturbatoires respectives des hommes et des femmes est vraiment éloquente dans le contexte du matriarcat québécois dont j’ai parlé récemment. Comment cela se fait-il, lorsqu’une femme se masturbe, que l’on n’évoque pas la « relation à son père », un quelconque « refus d’intimité » ou un « renfermement sur soi », sinon parce que le Québec est un matriarcat et que ce sont les femmes qui décident qu’est-ce qui est sain sur le plan sexuel et ce qui ne l’est pas? Poser la question, c’est y répondre. Je suis vraiment écoeuré de ces pseudo spécialistes. S’ils et surtout elles n’ont rien à dire d’intelligent, qu’ils se taisent donc.