Témoignage d’Éric Lauzon sur l’évitement fiscal, l’évasion fiscale et la CAQ

N.B.: Le Premier Ministre du Québec, François Legault, s’entête à maintenir les mesures sanitaires malgré les statistiques démontrant qu’il n’y a pas d’épidémie réelle. À l’annonce d’une troisième vague par l’INSPQ, on se demande s’il ne s’apprêterait pas à reconfiner le Québec pour plusieurs mois d’ici quelques semaines. Je republie donc cet article originellement paru en août 2020 pour que les Québécois qui souffrent des conséquences terribles des mesures sanitaires n’oublient pas le parcours de celui qui leur fait subir.

Cette entrevue avec Éric Lauzon date du 26 septembre 2018. Il était interviewé alors par Richard Le Hir dans le cadre de l’émission Point de Bascule. De toute évidence, cette entrevue est plus que jamais d’actualité et j’ai pensé vous la proposer pour rafraîchir votre mémoire, puisque le passé est garant de l’avenir. Éric Lauzon livre ici son témoignage sur le monde de l’évitement fiscal et de l’évasion fiscale quelques jours à peine avant les élections générales du 1er octobre 2018 au Québec. Il prend la parole vers 40:00 minutes environ. Il est précédé par Pierre Gouin, un ancien employé du Ministère des Finances du Québec et de la Caisse de dépôt, qui parle de son passage dans ces deux institutions et des problèmes dont il a été témoin. Éric Lauzon, qui a travaillé dans des banques en Europe, décrit ici un réseau d’influence, de relations d’affaires et institutionnelles, cherchant à faire de l’évitement fiscal (ce qui est légal), voire même de l’évasion fiscale (ce qui est illégal) à l’étranger. Il décrit comment des membres fondateurs de la CAQ, dont François Legault et Charles Sirois, et des membres ou des proches de la famille Desmarais seraient impliqués. Lauzon donne beaucoup d’exemples et de détails pour étayer son propos et Richard Le Hir complète souvent ses dires en amenant ses propres informations.

Certains ici pourraient être portés à prendre avec un grain de sel les propos d’Éric Lauzon. Après tout, chacun peut bien croire ce qu’il veut. Mais en ce qui me concerne, ce qui me frappe ici, c’est l’extrême cohérence de la situation qu’il décrit dans cette entrevue avec ce que nous vivons au Québec depuis le 13 mars 2020. En effet, lorsque que des grandes entreprises ou institutions pratiquent l’évitement fiscal ou l’évasion fiscale, il y a un manque à gagner au niveau des recettes fiscales à percevoir par l’état qui doit nécessairement être compensé par les contribuables de la classe moyenne et par les PME, puisque ce sont eux qui paient la majeure partie des impôts. Or, le confinement qui a été imposé sur les travailleurs québécois et la fermeture forcée des PME ordonnée le 13 mars 2020, a donné un dur coup sur cette classe moyenne sur qui repose la majeure partie du fardeau fiscal. Pendant que des centaines de milliers de travailleurs et d’entrepreneurs perdaient leur emploi ou leurs revenus, les magasins à grande surface des grandes corporations, qui ne se gênent pas pour pratiquer l’évitement ou l’évasion fiscale, étaient ouverts et continuaient à faire des profits. Ils en ont même fait davantage puisqu’ils ont pu récupérer les parts de marché des PME forcées de fermer leurs portes. Il y a donc un pattern inquiétant ici où des membres de la CAQ favorisent les grandes fortunes, les grandes corporations, ce qu’on appelle le «1%», au détriment des gens ordinaires qui étouffent sous les impôts et les règlements. C’est un pattern qu’on connaissait déjà avec le Parti Libéral mais il semble qu’il soit présent aussi à la CAQ, malheureusement. Et tout ça a été fait en utilisant le Coronavirus comme prétexte…

Frédéric Bastien: Le rapatriement de la Constitution canadienne de 1982 était un coup d’état…

Le nouveau livre de l’historien Frédéric Bastien soulève le couvercle sur une belle marmite remplie d’eau bouillonnante et nauséabonde. En effet, il dévoile enfin la vérité sur ce qui a été le rapatriement de la Constitution canadienne, i.e. ni plus ni moins qu’un coup d’état orchestré par Pierre Elliott Trudeau. Ce dernier, dont les allégeances communistes et marxistes étaient bien connues, non pas peut-être du grand public mais du milieu politique et de celui du renseignement en tous cas, et qui avait lui aussi connu comme beaucoup d’autres sa période fasciste dans les années trente et quarante, est celui qui a organisé ce tour de passe-passe, et ce afin littéralement de détruire le Québec et le peuple canadien-français en les noyant tous deux dans les marécages pestilentiels du bilinguisme et du multiculturalisme d’où ils n’auraient aucune chance de sortir. Comment a-t-il pu convaincre une grande dame comme Margaret Thatcher de s’embarquer dans pareille folie est un mystère pour moi. À ce sujet, je suis d’accord avec l’ancien Premier Ministre du Québec Lucien Bouchard lorsqu’il mentionne, en entrevue avec Anne-Marie Dussault sur les ondes de Radio-Canada, que l’on doit absolument avoir accès aux documents officiels pour se faire une meilleure idée de la situation. Une boite de Pandore vient de s’ouvrir et il faut aller au bout de cette histoire.

Mais il y a plus. Si effectivement il y a eu non-respect de la séparation des pouvoirs judiciaire et exécutif durant le processus du rapatriement de la Constitution canadienne en 1982, cela signifie essentiellement une chose très grave de conséquence: les signatures de Trudeau, Thatcher, de la Reine, ainsi que celles de tous les Premiers Ministres des provinces canadiennes sont donc nulles et sans avenue, puisque obtenues de façon inconstitutionelle, voire même illégale. Il est donc impératif que les gouvernements du Canada et du Québec s’assurent que la Cour suprême se charge de faire la lumière sur les allégations de Bastien, qui sont d’ailleurs appuyées par certains documents officiels, et qu’ils la somme de faire l’examen de son propre comportement.

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