Réaction de Richard Le Hir sur la refonte du journal La Presse comme OSBL sur Nomos-TV

Excellente analyse de Richard Le Hir sur ce dossier. En effet, essayer de ré-emballer le journal La Presse comme un OSBL est ridicule. Tout le monde a compris que si cela devait voir le jour concrètement, cela voudrait dire que la famille Desmarais pourrait continuer à diriger la politique éditoriale du journal mais en faisant payer l’opération par les contribuables. Privatiser les profits et étatiser les pertes, c’est la nouvelle tendance dans nos bons pays démocratiques. Durant l’entrevue, Richard Le Hir en profite pour parler de l’affaire du cimentier LafargeHolcim, dans lequel la famille Desmarais a des investissements. Rappelons que cette compagnie est soupçonnée d’avoir versé des pots-de-vin au groupe armé État islamique pour protéger ses installations en Syrie. Pour appuyer le propos, je joins le journal télévisé de TV Libertés du 18 mai 2018, dont le premier segment traite également de ce sujet.

Le discours de Nicolas Sarkozy à Marseille: Lorsque l’enfumage et la tromperie deviennent des beaux-arts…

Ce discours de Nicolas Sarkozy est absolument insupportable. Pourquoi me direz-vous? Parce qu’il est insignifiant, faux, hypocrite, mensonger, électoraliste, publicitaire, ennuyeux, pas sincère, etc, etc. J’exagère? Je ne crois pas. Écoutez-le vous-mêmes et vous verrez. J’avais l’intention de le regarder d’un bout à l’autre mais comme à 42 ans je suis passablement moins patient avec le baratin que lorsque j’en avais 20, j’ai sauté d’une section à l’autre pour écouter des bribes ici et là. Pour tout vous dire, c’est douloureux de l’écouter. Ce discours est lancinant et interminable tellement il sonne faux et qu’il est bidon. À regarder Sarkozy le prononcer, on a l’impression d’avoir affaire à un pantin articulé depuis les coulisses que l’on fait entrer en synchronisation avec des messages enregistrés. Car ce discours, il est bel et bien composé à partir des thèmes, expressions et mots qu’utilise régulièrement Marine Le Pen dans ses discours. Ce qu’il y a de merveilleux avec cette dernière, c’est qu’elle est sincère lorsqu’elle les utilisent. Pas Sarkozy. Monsieur le Président de la République essaie tout simplement de récupérer les électeurs de Marine Le Pen, comme il avait récupéré une partie des électeurs de Jean-Marie Le Pen son père en 2007, pour se glisser au second tour. Durant son quinquennat, Nicolas Sarkozy s’est complètement foutu de l’immigration, de l’emploi, des chômeurs, des PME, du coûts des prestations sociales, du communautarisme, de la nation, de la patrie, de la France elle-même et maintenant il se présenterait en chevalier défenseur de toutes ces choses? Franchement, ce n’est pas sérieux. Continuer la lecture

Colonialisme 2.0 ou comment se faire fourrer au Québec à l’ère de la mondialisation, prise 2

Benoit Dutrizac du 98,5 FM revient à la charge encore une fois dans le dossier du Plan Nord et du développement du secteur minier au Québec. Dans une première entrevue, Daniel Roy du syndicat des Métallos affirme haut et fort ce que plusieurs au Québec disent de plus en plus, à savoir que nous n’obtenons pas assez en échange de nos ressources, qu’il y a de moins en moins de transformation qui se fait au niveau local, que nous avons le gros bout du bâton dans les négocations et que nous n’en profitons pas, etc. Et il a parfaitement raison. Nous sommes en train d’effacer tous les gains de la Révolution Tranquille, en ce qui a trait en tout cas au domaine des affaires, alors que pour ce qui est de faire fonctionner des programmes sociaux étatiques et d’accumuler les déficits, pour ça, on est encore bons. Il me semble que l’équation n’est pas difficile à faire: la Chine a cruellement besoin de matières premières et nous les avons. C’est donc nous qui sommes en position de force. Un point c’est tout. Le ministre Simard peut bien dire ce qu’il veut, dans la deuxième entrevue, il n’est reste pas moins que le gouvernement libéral se comporte en lâche et en irresponsable. Le Québec croule sous les dettes et les déficits. Nous avons cruellement besoin des revenus qui sont et qui seront générés par l’activité minière et ce gouvernement choisit de donner nos ressources sans trop demander quoi que ce soit. Question: Le gouvernement Libéral chercherait-il à protéger les investissements de Power Corporation en Chine?

Dans une troisième entrevue, vous pourrez entendre Martin Coiteux, professeur au HEC, nous expliquer, chiffres à l’appui, que le Québec s’appauvrit d’années en années. Y aurait-il un lien entre ce fait et notre paresse et irresponsabilité à bien organiser le secteur minier? Bien sûr que si. Le modèle économique du « libre-échange » est une arnaque commerciale. Depuis que les traités sont en place, ils ont permis aux multinationales de piller les richesses de tous pays confondus, de détruire leur classe moyenne, de mettre au chômage des milliers de travailleurs. Les produits fabriqués en Chine constitue une concurrence déloyale pour nos entreprises car celles-ci ne peuvent plus offrir leurs produits à des prix intéressants pour le consommateur, les coûts de la main-d’oeuvre étant beaucoup plus élevés dans les pays développés. Nos entreprises se voient donc confrontées à un choix: celui de fermer leurs portes ou de déménager leurs entreprises en Asie, par exemple, où le coût de la main-d’oeuvre est minime comparé au nôtre.

En fin de compte, grâce à la mondialisation, les multinationales font maintenant fabriquer leurs produits par des esclaves en Chine pour les vendre ensuite à des chômeurs en Amérique du Nord et en Europe, comme le dit si bien Marine Le Pen. En fait, je compléterais la formule de Marine Le Pen en disant que la mondialisation, c’est de faire fabriquer les produits par des esclaves dans un pays communiste pour les vendre ensuite à des chômeurs démocrates libéraux dans les pays démocratiques, et tout ça pour le bénéfice des néo-fascistes du mondialisme. C’est ça, la mondialisation. Le libre-échange est probablement la plus grand arnaque du siècle et personne ne l’a vue venir. Je vous laisse écouter ces entrevues.

Daniel Roy du syndicat des Métallos

Serge Simard, Ministre délégué aux Ressources naturelles et à la Faune

Martin Coiteux, professeur au HEC

Michael Sabia mange à la table des Desmarais: Bienvenue au Royaume de Sagard…

Le Canada et le Québec sont-ils des démocraties ou des régimes monarchiques? On aurait tendance à croire en la deuxième hypothèse, si l’on se fie aux rapports incestueux qu’entretiennent les acteurs politiques et économiques canadiens et québécois avec la famille Desmarais. Si quelqu’un entrevoit de faire une carrière politique dans ce pays, c’est à se demander s’il n’est pas obligé d’emblée de faire génuflexion et de prêter obédience auprès de cette famille et de son patriarche sinon, il risque de ne pas aller bien loin. Le domaine de Sagard, propriété de la famille Desmarais, donne l’impression d’un régime autarcique, féodal, monarchique, tels qu’on les voyait au Moyen-Âge. Normand Lester donne l’exemple dans l’entrevue qui suit d’une quinzaine d’entités politiques à travers le monde possédant un territoire plus petit que la propriété de Sagard. À Sagard, on y pratique la chasse au faisan, la chasse à courre, et toutes sortes d’autres choses sûrement bien agréables, tout cela agrémenté par un régiment de domestiques.

Il y a certaines choses qui me font tiquer avec la famille Desmarais et cette dernière controverse autour de Michael Sabia ne fait que s’ajouter à une longue liste. Tout d’abord, et sur une note plus humoristique, le nom du village, Sagard, ressemble à la contraction de deux noms d’origine nordique: l’islandais saga, qu’on peut traduire par récit, et le norse Midgard, qui signifie « enceinte du milieu ». Le domaine de Sagard serait-il un lieu où l’on voudrait réécrire l’histoire tout en y trouvant refuge à la fois? Deuxièmement, on se demande comment cette famille a pu devenir aussi riche. Les Desmarais ont commencé leurs activités dans le secteur des pâtes et papiers et y ont fait de l’argent, mais les pâtes et papiers, ce n’est quand même pas le pétrole ni l’armement. Normand Lester nous apprend ici que le domaine de Sagard, qui avait été construit à l’origine pour servir de centre touristique, a changé de mains à quelques reprises pour aboutir dans celles de la famille Desmarais…pour la modique somme de $1, alors qu’il est évalué à une somme se situant entre 50 et 70 millions de dollars. Power Corporation, propriété de la famille, s’est cédé le domaine à elle-même. Continuer la lecture

Le Plan Nord sert les intérêts de Power Corporation – Richard Le Hir

Écoutez cette entrevue avec Richard Le Hir, ancien ministre sous le gouvernement du Parti Québécois et blogueur sur Vigile.net, sur le développement du Plan Nord et le nouvel accord de libre-échange avec l’Europe, fait sur mesure, selon lui, pour avantager Power Corporation.

Richard Le Hir

Le Plan Nord et l’Accord de Libre-Échange Canada-Europe

Le câble de WikiLeaks sur Power Corporation, Robin Philpot et la « Province » du Canada

Le câble de WikiLeaks publié dans Le Devoir sur les relations entre les hommes politiques canadiens et québécois et Power Corporation a fait beaucoup jaser depuis hier. Envoyé à Washington en 2009 par le nouvel ambassadeur des États-Unis au Canada, David Jacobson, le document met en lumière le questionnement de l’ambassadeur quant au niveau d’influence réelle qu’exerce Power Corporation sur la vie politique canadienne et québécoise. Le câble mentionne également les investissements de Power dans une société pétrolière française, Total, ainsi que dans les sables bitumineux de l’Alberta. L’ambassadeur donne en exemple le comportement de Jean Charest lors du sommet environnemental de Copenhague, où  le Premier Ministre du Québec semble avoir adouci sa rhétorique contre le gouvernement Harper et ses politiques sur les gaz à effets de serre.

Je vous propose ici le vidéo d’une conférence que Robin Philpot, auteur du livre Derrière l’État Desmarais: Power a donné au siège de la Société St-Jean-Baptiste voilà quelques années suite à la parution de son livre, ainsi qu’une entrevue donnée sur un ton plus humouristique à l’animateur de radio Benoît Dutrizac du 98,5 FM. Dans le vidéo de la conférence, on y apprend entre autres qu’à peu près rien n’a été publié sur l’empire Desmarais ou Power Corporation à ce jour. Les bibliothèques sont vides, alors que dans n’importe quel autre pays du monde, des dizaines de livres seraient consacrés à une famille aussi importante. Aussi, il semble avoir un vide médiatique autour des Desmarais, comme si on ne pouvait pas parler de cette famille-là ni de leurs affaires. Philpot y fait le tour du parcours financier et monétaire de l’empire et présente comment il s’est constitué. La fortune de la famille a commencé à se matérialiser grâce à l’industrie de l’hydro-électricité, avant que l’État québécois ne la nationalise. Avec les années, plusieurs entreprises se sont ajoutées au holding Desmarais comme Great West, Investors, etc. En de nombreuses occasions, la famille Desmarais a bénéficié de l’aide de l’État québécois ou canadien pour faire l’acquisition d’entreprises ou pour en prendre le contrôle et voilà quelques décennies, de généreuses subventions gouvernementales lui ont été accordées afin de moderniser la machinerie de l’industrie forestière. Or, depuis 1989, l’empire Desmarais n’a pas réinvesti un seul sou dans l’économie québécoise, ce qui est vraiment troublant. Leurs capitaux ont plutôt été placés aux États-Unis, en Chine, etc. Continuer la lecture