Fred Fleitz analyse le processus d’enquête menant à l’obtention d’une cote de sécurité aux États-Unis

Excellente analyse ici de Fred Fleitz. Depuis quelques années, le processus d’enquête menant à l’obtention d’une cote de sécurité aux États-Unis s’est passablement relâché. Voyez-vous, la NSA donne à des sous-contractants la tache de faire les vérifications nécessaires en ce domaine. Or, il est un fait établi maintenant que des quotas existent quand au nombre quotidien d’approbations à obtenir par les agents des firmes engagées. En d’autres termes, c’est un peu comme à l’usine, les agents de vérification doivent donner un certain nombre de cotes de sécurité, comme un agent de télémarketing doit vendre un certain nombre de balayeuses ou de thermopompes avant de quitter pour la journée. Aussi, ce genre de pratique ne fait qu’accroître les préoccupations liées à la vie privée. Non seulement des cotes de sécurité peuvent être données à des gens qui ne les méritent pas mais, en plus, on ne connaît pas bien le background des agents eux-mêmes travaillant pour ces sous-contractants. Le résultat final est probablement que bon nombre de ces approbations ne valent absolument rien, puisqu’elles sont données par des gens qui ne sont pas des professionnels du renseignement d’une part, et qui, d’autre part, les donnent à n’importe qui pour rencontrer leur quotas. Durant l’entrevue qui suit, Fleitz mentionne que le sous-contractant USIS aurait donné jusqu’à 40% d’approbations totalement bidons. C’est beaucoup.

On peut donc prendre pour acquis que des gens appartenant à des organisations criminelles, islamistes, terroristes, ou tout simplement de pures incompétents, ont ainsi eu accès à nos systèmes des sécurité et à l’infrastructure de nos communications. Pas étonnant qu’on ait tant de problèmes. Suite à l’affaire Snowden, beaucoup de gens se sont affolés que la NSA ne respecterait pas la vie privée des citoyens. Mais, voyez-vous, si des gens lisent vos courriels, écoutent vos conversations téléphoniques ou ont accès à l’historique de votre navigation internet, ce ne sont probablement pas les agents de la NSA, longuement formés et professionnels. Les probabilités sont à l’effet que ce sont plutôt les sous-contractants eux-mêmes ou ceux à qui ils ont donné des cotes de sécurité bidons qui le font. L’affaire Snowden a déplacé le problème. Ce n’est pas la NSA qui est en cause. C’est plutôt le fait de donner des activités de renseignement à sous-contrats qui l’est. Aucune agence ne devrait jamais donner aucun travail de renseignement que ce soit à sous-contrat. Point. Sinon, cela représente un risque de sécurité. Et les agences de sécurité ne sont-elles pas là justement pour assurer notre sécurité? Retrouvez l’entrevue avec Fred Fleitz au 2ème segment:

Fred Fleitz sur Secure Freedom Radio

Daniel Gallington commente le dossier de la surveillance électronique

Vous trouverez l’entrevue avec Daniel Gallington au premier segment du premier lien. Je vous suggère également, si cela vous intéresse, la réaction du Center for Security Policy à un rapport commandé par le Président Obama sur l’affaire de la NSA. Un panel, le Review Group on Intelligence and Communication Technologies, a déposé un rapport le 12 décembre dernier, dans lequel il a fait une série de recommandations au Président pour améliorer (le pensent-ils du moins) les pratiques de surveillance électronique de la NSA. Le Center for Security Policy, en total désaccord avec ces recommandations, a donc rétorqué avec ses propres propositions, dans un document intitulé A Critique of the Recommendations by the President’s Review Group on Intelligence and Communication Technologies, rédigé par Fred Fleitz et Clare Lopez du CSP. Vous trouverez le lien ci-dessous.

Daniel Gallington sur les ondes de Secure Freedom Radio

A Critique of the Recommendations by the President’s Review Group on Intelligence and Communication Technologies

John Bolton et Fred Fleitz sur le rapport intitulé « Liberty and Security in a Changing World »

Excellente analyse sur l’appréciation nuancée avec laquelle on doit entrevoir les « révélations » d’Edward Snowden et sur l’attitude de l’Administration Obama. Les entrevues apparaissent dans l’ordre lors des segments #1 et #3.

What Obama’s Intelligence Panel Is Saying About NSA Surveillance

L’affaire Roberge et ses conséquences pour le renseignement québécois

L’affaire Roberge a porté un dur coup aux forces policières du Québec ces dernières semaines. Pour ceux qui ne le sauraient pas, rappelons que Benoît Roberge est ce policier du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) qui aurait accepté des pots-de-vin d’organisations criminelles en échange de renseignements. Comme l’avait déclaré le directeur de la Police de Montréal, Marc Parent, à l’annonce de l’arrestation du policier: « On s’est senti trahi ». Et pour cause. Un enquêteur haut placé dans la structure hiérarchique de ce corps policier, qui vend des renseignements au crime organisé, quand on dans le métier et qu’on essaie de faire son travail, ça fait mal. On comprend donc le désarroi que peuvent ressentir les corps de police québécois. Mais je crois qu’il faut également prendre en considération le désarroi d’une autre catégorie de québécois: les citoyens en général. En effet, qui va parler à la police maintenant? Qui va partager de l’information avec les corps policiers en ayant en tête que l’agent à qui un citoyen s’adresse est peut-être un agent double pour une organisation criminelle? Par ailleurs, cette affaire fait ressortir aussi le problème des fameux « programmes de rapprochements » avec les communautés musulmanes. Ces programmes sont mis en place par des corps policiers ou des partis politiques pour, comme le nom l’indique, rapprocher des institutions occidentales de communautés islamiques ou même islamistes. Les deux groupes partagent du renseignement et essaient de mieux se comprendre et collaborer pour éviter des attaques terroristes. Ce n’est pas une mauvaise idée en soi mais néanmoins ces initiatives mettent les policiers dans des situations vulnérables où ils peuvent facilement être corrompus par des éléments du crime organisé arabo-musulman ou par des organisations terroristes et devenir ainsi des agents doubles pour ces groupes. Donc, je répète ma question, qui va parler aux policiers maintenant?

Cette problématique s’amplifie lorsque l’on considère la concentration du renseignement dans le monde moderne. Suite à l’invention de l’ordinateur et des banques de données, des caméras de surveillance et de tout l’appareillage de type « Big Brother » dont on est entouré, une masse incroyablement dense d’informations est stockée dans un nombre de lieux assez restreint et un nombre limité de personnes y ont accès. Pour donner un exemple classique, en Union Soviétique, pour surveiller la population, le KGB devait placer physiquement des espions dans chaque café, librairie, usine, etc. Les dissidents étaient détectés un à un de façon ardue. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Quelqu’un peut établir la liste de tous les dissidents ou citoyens jugés indésirables pour un quelconque groupe d’intérêts à partir d’un ordinateur. S’il a accès par exemple aux fichiers de la police ou même à la base de données de réseaux sociaux comme Facebook par exemple, c’est assez simple à faire. En somme, là où je veux en venir, est que loin d’avoir produit une société plus sécuritaire, la société de type Big Brother nous a en fait rendus tous plus vulnérables. Nous vivons maintenant dans un monde extrêmement dangereux. Le renseignement est tellement concentré qu’il suffit qu’une organisation criminelle ou terroriste ait un agent à l’intérieur de la machine pour produire un dommage irréparable. Si vous avez vu le dernier film de James Bond, Skyfall, vous vous souvenez peut-être de cette scène où le personnage du vilain se trouve dans une salle, entouré d’ordinateurs. Alors que James Bond est retenu prisonnier, le vilain lui déclare pouvoir, à volonté, accéder au système bancaire et le faire planter, prendre le contrôle d’un satellite, de la bourse, d’armements militaires, etc. Ça donne une idée du problème auquel nous sommes confrontés avec la concentration du renseignement. En permettant cette concentration, nous avons en fait rendu la tâche beaucoup plus facile aux organisations criminelles de prendre le contrôle des sociétés. Ils ont moins d’efforts à faire qu’auparavant. On ne connaît pas toutes les ramifications de l’opération d’agent double de Roberge mais une chose est sûre, il est possible que ce ne soit que la pointe de l’iceberg. Des indices s’accumulent sur les forces policières québécoises qui laissent croire à un certain degré de corruption et de désagrégation des bonnes moeurs déontologiques. Mentionnons par exemple le cas d’un autre « taupe » du SPVM, Ian Davidson, qui vendait des informations lui aussi au crime organisé, le cas de Claude Aubin, pour les mêmes raisons, le cas de ce citoyen de Trois-Rivières, Alexis Vadeboncoeur, qui a été battu apparemment sans raison par des agents de la Sûreté du Québec à Trois-Rivières, le cas similaire de Norbert Mestenapeo sur la Côte-Nord, l’arrestation gratuite du journaliste du Journal de Montréal Éric-Yvan Lemay, qui ressemblait davantage à une tentative d’intimidation et d’humiliation, le harcèlement et l’intimidation dont aurait été victime Jason Gabriel, un résident de Kanesatake, sont quelques exemples pouvant laisser croire qu’une certaine portion des forces policières québécoises a pu être tournée, à son insu, contre les citoyens. Les individus considérés dissidents ou marginaux peuvent ainsi facilement être transformés en terroristes ou en criminels lorsque les policiers chargés des enquêtes sont eux-mêmes, parfois, des criminels, des agents doubles ou corrompus.

Au final, l’affaire Roberge risque de faire autant de dommage au renseignement québécois que l’affaire Snowden a pu en faire au renseignement américain. Ce sont deux cas différents mais les conséquences au fond sont les mêmes: perte de confiance, sources de renseignement compromises, opérations sabotées, etc. Les opérations d’infiltration ou d’agents doubles à la Roberge ou Snowden réalisent le vieux rêve du communisme, à savoir détruire toute opposition en transformant tout citoyen en criminel potentiel. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi, ça ne me rassure pas du tout.

Pourquoi la NSA a de très bonnes raisons de mettre Angela Merkel sous écoute

Dans un programme radio ainsi que dans un article récents, Dave Emory a exposé les raisons, tout à fait valables, qui ont amené la NSA américaine à mettre le téléphone cellulaire d’Angela Merkel sous écoute. Je vous invite à prendre le temps de consulter et l’article écrit et la présentation orale radio. L’animateur radio et blogueur Dave Emory se remet d’une opération chirurgicale à la bouche qu’il a subie dernièrement. Privé d’une partie de ses dents, il parle comme un vieillard mais cela n’enlève rien à la qualité du matériel qu’il présente. Emory développe ici des thèses sur lesquelles il travaille depuis des années. En gros, il expose les liens qui unissent le premier attentat sur le World Trade Center, l’attentat d’Oklahoma City et le deuxième attentat sur le WTC. Photos à l’appui, il nous fait connaître le personnage mystérieux d’Andreas Strassmeier, fils du chef d’état-major de Helmut Kohl, qui a une étrange ressemblance avec le second suspect de l’attentat d’Oklahoma City. Aussi, par une série de liens et en entrecoupant certaines informations, il nous fait voir que le service de renseignement allemand, le BND, était probablement impliqué dans ces attentats, ce qui explique pourquoi la NSA était certainement motivée à mettre Angela Merkel et autres responsables politiques allemands sous écoute. Encore une fois, je rappelle qu’il est idiot de reprocher aux agences de renseignements américaines d’espionner des responsables étrangers. Tout le monde le fait. Tout le monde le fait, surtout quand ils ont de bonnes raisons. Voici les liens:

Memo to Merkel: Get a Grip!

Pour retrouver les liens pour l’émission de radio

Pour en finir avec le « scandale » de la NSA

Les révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage des communications de citoyens américains et étrangers effectué par la NSA font la manchette depuis plusieurs semaines déjà et provoquent des réactions épidermiques partout chez la classe politique locale et internationale. Mais, pour bien comprendre ce qui est en jeu ici, encore faut-il voir le problème dans son essence même et non pas perdre son temps avec des balivernes. En fait, ce que Snowden a « révélé » est une très vieille nouvelle. Tout le monde était au courant…parce que tout le monde le fait. L’espionnage est au moins aussi vieux que la politique. Ça fait des millénaires que les pays et les empires, alliés ou ennemis, s’espionnent mutuellement car ils recherchent tous la même chose: le pouvoir, le territoire et les ressources. Alors de voir ainsi les Merkel, Hollande et autres dirigeants politiques faire les vierges offensées face à ces « graves révélations » d’Edward Snowden fait rire. Vous pouvez gager votre chemise que dans chaque pays il y a au moins une agence de renseignement qui fait exactement la même chose que la NSA. Peut-être pas aussi efficacement, peut-être pas avec les mêmes moyens, mais chaque pays investit beaucoup d’énergie et de ressources dans ce domaine car c’est la nature même du jeu politique. Le fait que les États-Unis sont supposés être un « allié » de la France ou de l’Allemagne n’a rien à voir avec ce qui est en cause. Les pays veulent du renseignement car le renseignement, c’est le nerf de la guerre.

Nous vivons à l’ère de Big Brother et du Meilleur des Mondes. Le socialisme a triomphé. L’invention du terrorisme, ou sa récupération en fait par l’oligarchie qui gouverne le monde, a réussi à atteindre ce but ultime pour tous les États du monde: pouvoir fourrer leur nez partout dans la vie privée des gens, sans raison, sans motif et sans mandat. Le goulag en Union Soviétique qui était une installation située en un lieu géographique précis a été étendu à la grandeur du globe. C’est la Terre qui est le goulag maintenant. Nous sommes observés jour et nuit par des caméras, des satellites, des agents de renseignement, des espions, et tout ça évidemment pour notre « bien »… Vous pensez pouvoir travailler tranquillement quand votre patron n’est pas là, loin de son regard? Détrompez-vous. Des caméras cachées et parfois même des micros enregistrent vos moindres faits et gestes sur votre lieu de travail. Votre patron sait quand vous prenez votre pause, si vous vous décrottez le nez, ce que vous mangez à votre poste de travail, et surtout, avec qui et quand vous avez des relations sexuelles dans les toilettes. Vous pensez pouvoir relaxer sur une place publique lors d’une journée de congé? Vous pouvez relaxer évidemment mais une caméra de surveillance installée sur le toit d’un immeuble ou d’un lampadaire vous observera. Si votre visage est connu des services de renseignement, un logiciel de reconnaissance faciale vous repérera tout de suite. Une voiture de police passera probablement pour jeter un coup d’oeil à ce que vous faites. Vous croyez pouvoir chanter dans votre douche en toute intimité et pouvoir « fausser » la note sans que cela ne choque personne? Détrompez-vous. Un satellite pointe sur vous et votre performance est enregistrée. Un agent de renseignement l’analysera et, selon le cas, rira de vous ou au contraire placera votre nom en priorité si jamais vous soumettez votre candidature au concours American Idol ou si vous envoyez un démo chez une compagnie de disques. Vous pensez que ce que vous achetez au supermarché ne regarde que vous? Détrompez-vous. Si vous payez avec une carte bancaire, quelqu’un accédera à la transaction, regardera ce que vous achetez et refilera l’information à des compagnies qui pourront l’utiliser pour leurs stratégies de marketing, cibler leur marché de vente, etc.

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Entrevue avec Robert Reilly sur la guerre de l’information/des idées et l’islam radical

Lors de cette entrevue sur l’islam radical, Reilly cite le penseur Saul Bell: « A great deal of intelligence can be invested in ignorance when the need for illusion is deep »… Je crois que beaucoup de gens en Occident aurait intérêt à méditer ces paroles. Lors de la fête musulmane de l’Aid, les fidèles, accompagnés de leurs jeunes enfants, ont l’occasion d’égorger des agneaux, brebis, moutons, etc, en grande quantité. Mais, n’est-ce pas une bonne façon de désensibiliser les musulmans à la vue du sang et à la pratique de l’assassinat? Méditons ces paroles de Saul Bell. Sinon, un jour, ce sera nous qui seront à la place des agneaux lors de la fête de l’Aid…

Robert Reilly en entrevue avec Frank Gaffney sur Secure Freedom Radio

Entrevue avec Alain Rodier du Centre français de recherche sur le renseignement

Radio-Courtoisie a réalisé cette excellente entrevue avec Alain Rodier, un ancien haut gradé du renseignement français, aujourd’hui directeur du Centre français de recherche sur le renseignement. Dans cet entretien à ne pas manquer, Rodier fait un tour d’horizon du monde du renseignement, fait les distinctions nécessaires entre forces spéciales et services spéciaux et présente les réalités de terrain reliées aux métiers du renseignement. Aussi, il saisit l’opportunité durant cette longue entrevue de brosser le tableau du spectre des réseaux terroristes en fonction des secteurs géographiques et des mouvances politiques dans lesquels ils évoluent. Je dirais que cet entretien est une parfaite introduction à quiconque commence à s’intéresser au monde du renseignement et désirant obtenir le portrait de la situation par un professionnel qui a beaucoup d’expérience. Je joins le lien fourni par le site fdesouche pour le fichier mp3. Aussi, pour compléter, je joins également une entrevue avec Patrick Sookhdeo traitant de la composition des rebelles syriens, ainsi qu’une autre avec Charles Faddis qui nous parle de certains problèmes affectant le renseignement américain, comme par exemple le degré de bureaucratisation de la CIA, toutes deux sur Secure Freedom Radio. Cela peut sembler un peu chargé mais la qualité du renseignement en vaut la peine. Bonne écoute à tous.

Alain Rodier sur Radio-Courtoisie

Vous retrouverez l’entrevue avec Sookhdeo aux segments #1 et #2.

Patrick Sookhdeo sur Secure Freedom Radio

Vous retrouverez l’entrevue avec Faddis au segment #4.

Charles Faddis sur Secure Freedom Radio